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Ce livre nous propose une histoire fragmentée du peuple arménien,
 partagé au début du XXe siècle entre les empires ottoman,
 russe et perse. Au carrefour de ces trois États, l'échiquier arménien
 forme un théâtre stratégique où s'affrontent la Russie et la
 Turquie dont les conflits sont réactivés par le jeu diplomatique
 et les rivalités politiques des Puissances occidentales. Dans les
 guerres, dont le point culminant est le grand affrontement de la
 Première Guerre mondiale de 1914 à 1918 et dans les révolutions
 (russe de 1905, iranienne de 1906-1912, jeune-turque de 1908 et
 de nouveau russe de 1917) qui bouleversent l'Orient, les Arméniens
 sont des éléments actifs.
De l'internalisation de la Question arménienne à Berlin (1878)
 au refus d'un mandat sur l'Arménie par le Sénat américain (1920),
 à travers des épreuves hors du commun (massacres de 1894-1896,
 massacres de 1909, génocide de 1915 dans l'empire ottoman), le
 statut des Arméniens s'est modifié. Minorité chrétienne reconnue,
 dont l'Église apostolique a joué durant des siècles le rôle
 de médiateur auprès des pouvoirs dominants, les Arméniens réalisent,
 en 1918, le miracle de se doter d'un État indépendant en
 Transcaucasie.
«En historienne de grand talent, Anahide Ter Minassian
 a exploré comme personne l'histoire multiple des sociétés
 arméniennes entre la seconde partie du XIXe siècle et la naissance
 de la République arménienne» (Gérard Chaliand).