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La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État marque
l'aboutissement d'un long processus de sécularisation au
cours duquel l'État s'est libéré de l'emprise de l'Église catholique.
Elle consacre la primauté de la liberté de conscience dans
la législation. En ne reconnaissant et en ne subventionnant
aucun culte, elle a fondé la laïcité à la française, même si le
mot ne sera utilisé dans la Constitution que plus de quarante
ans plus tard.
Aujourd'hui, la question laïque ne se réduit plus à celle des
religions, même si le débat récent autour de la loi sur les
signes religieux à l'École et la rédaction du projet de
Constitution européenne ont montré que tout n'était pas réglé
de ce point de vue, loin de là.
L'idéologie marchande et les tentatives répétées de réduire
l'éducation à sa seule dimension économique et de la soumettre
l'influence des entreprises remettent dans l'actualité une
deuxième dimension, elle aussi historique, du combat laïque.
Devant ces périls qui demeurent pour l'enseignement public, la
laïcité n'est pas seulement résistance à des interventions illégitimes
dans l'espace public. Elle a un contenu positif où les
valeurs universelles inscrites dans les grands textes fondateurs
occupent une place centrale.
L'objet de ce livre est à la fois de marquer le centenaire de la
loi de 1905 en rappelant ce qu'elle a représenté, et de tracer
des pistes pour un combat laïque répondant aux défis de notre
temps.