Mehr lesen 
Après l'Holocauste, et face au non-sens dans lequel est entraîné le
 monde actuel, la philosophie doit assumer sa responsabilité historique
 et intervenir. Elle doit le faire en s'interrogeant sur ce qui peut
 apporter sens à ce monde, sur ce qui peut y «faire événement». Et
 elle doit dès lors se vouloir théologico-politique.
Car qu'est-ce qui fait événement, pour l'homme pris dans ce que
 Freud appelle la pulsion de mort, mais capable, à partir de là, d'accéder
 à sa puissance créatrice d'individu ?
D'une part et primordialement le sacrifice du Christ, par quoi est
 rendu acceptable, à l'homme foncièrement païen, un monde de droit où
 l'individu ait sa place - ce monde qu'avaient voulu les prophètes juifs
 et les philosophes grecs.
D'autre part et ultimement la révolution, qui répond au sens avant
 tout politique de ce sacrifice, et par quoi est fixée l'acceptation d'un tel
 monde, du «monde juste».
De là la discussion ici menée, avec Kierkegaard d'une part, et avec
 Marx d'autre part. Mais aussi, entre autres auteurs majeurs de la
 pensée contemporaine (Heidegger, Rosenzweig, Adorno, Lévinas,
 Lacan), avec Weber qui a souligné le rôle social essentiel de toutes les
 grandes religions, et notamment la portée décisive du judaïsme et du
 christianisme pour l'histoire et, dans cette histoire, pour l'avènement
 et le développement du capitalisme.
Ce livre propose une réinterprétation des analyses de Marx à partir de
 l'existence et de l'inconscient. Il veut montrer que la vraie révolution
 n'est pas, comme Marx le voulait, celle qui abolit le capitalisme. Mais
 celle qui, au contraire, le fixe définitivement, en tant qu'il est la forme
 minimale du mal social, du paganisme constitutivement humain.
 Rejeter le capitalisme (et la mondialisation à laquelle il conduit) ne
 peut que vouer l'homme à ce qui est l'extrême du paganisme. A celui
 qui a débouché dans la catastrophe absolue de l'Holocauste. Et à celui
 qui menace aujourd'hui dans le terrorisme.