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Quand la justice se trompe... les dégâts sont souvent irréparables. Des réputations sont balayées. Des vies sont brisées. Ce livre - qui est d'abord un cri -, celui de l'innocence bafouée par des erreurs judiciaires, en témoigne abondamment.
La lecture des quinze témoignages recueillis par Maxime Amiot révèle, en effet, la grande fragilité de la justice des hommes. Malgré les «gardes fous» de toutes sortes, malgré la conscience professionnelle et la compétence des différents acteurs de la chaîne judiciaire, il suffit parfois d'une négligence, d'un manque de temps, d'une incompétence ou d'une obstination déplacée, pour que la belle mécanique s'enraye.
Il s'agit ici de comprendre, pas de juger. Des magistrats, des policiers, des experts, des journalistes, acteurs de faits divers, livrent aussi leurs témoignages. Ils disent la complexité de leur tâche, leur volonté de bien faire, leurs doutes aussi.
Tous, enfin, nous renvoient à nos propres réactions. On redécouvre au fil des pages combien la rumeur ou le regard que nous portons sur les autres peut tuer.
Le plus étonnant, finalement, est que l'on ne referme pas ce livre sans espoir. En effet, au coeur de ces drames, surgissent parfois une rencontre, une parole, ou un pardon - tel celui de Roselyne Godard, la «boulangère» d'Outreau. Des signes qui autorisent encore à croire en l'homme.
