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Le présent ouvrage propose d'articuler une réflexion autour de la
Révélation, ce terme chargé d'étrangeté en référence aux oeuvres
de Rosenzweig et Levinas. La Révélation y est abordée comme ce qui
dérange, surprend et bouleverse, comme ce qui met en question en
somme, bien davantage que comme une notion ou un concept fixe et
figé une fois pour toutes, se laissant saisir dans et par une définition.
Que disons-nous alors lorsque nous disons, pensons ou écrivons «la
Révélation» ? Qu'arrive-t-il à la pensée lorsque «Révélation» vient
à l'idée ? L'arrivée, précisément, la venue d'ailleurs, de l'étranger, le
surgissement de l'Autre et l'inquiétude du sujet, serait-ce ceci que
révèle la Révélation ? Mais ceci alors, qu'est-ce que cela veut dire ?
Est-ce que Révélation justement veut dire quelque chose ? Est-ce une
adresse ? Est-elle pensable ? Comment comprendre que Franz
Rosenzweig entame son interrogation à propos de la Révélation par
cette belle phrase du Cantique des cantiques «L'amour est fort
comme la mort» ? Comment les liens sont-ils tissés autour de ces problèmes
- d'amour, de vie, de mort, de l'Autre, du sujet, de la langue et
du langage... - entre Rosenzweig et Levinas qui, pour sa part, loin de
toute certitude demande : «La Révélation, plutôt qu'un savoir reçu,
n'est-elle pas à penser comme [cet] éveil ?» Structure de langage
nommée adresse.
Ce thème est l'occasion privilégiée de ressaisir l'apport de l'oeuvre
de Franz Rosenzweig et Emmanuel Levinas à la problématique du
langage dans la philosophie contemporaine.