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Le 9 avril 1946, l'Assemblée nationale
 décidait la fermeture des maisons closes
 sur l'ensemble du territoire français. À
 cette loi l'Histoire a donné un nom :
 Marthe Richard (1889-1982). En dehors
 des mémoires très fantaisistes de
 l'intéressée, aucune biographie n'avait
 encore été consacrée à cette femme
 caméléon libérée des carcans et des
 préjugés, armée d'une ambition de fer et
 d'un grand sens de l'opportunisme.
À seize ans, pour fuir la misère, Marthe
 Betenfeld se prostitue à Nancy. Un riche
 client tombe amoureux d'elle, l'enlève
 et l'épouse. En 1913, elle décroche son
 brevet de pilote et voltige dans les
 meetings. La Première Guerre mondiale
 fait d'elle une veuve mais aussi une
 espionne. Les Années folles la couvrent de
 gloire : elle épouse un officier britannique
 pour se retrouver veuve presque aussitôt,
 reçoit la Légion d'honneur, sillonne la
 France aux commandes d'un avion prêté
 par l'État. Ses aventures sont portées à
 l'écran, avec Edwige Feuillère dans le rôle
 de l'espionne.
Élue en décembre 1945 au conseil
 municipal de Paris, elle s'engage dans la
 lutte contre les maisons closes et la police
 des moeurs, mais tandis qu'elle parle
 asservissement des femmes, la classe
 politique pense épuration : il est temps de
 fermer ces lieux de collaboration active
 sous l'Occupation. Marthe Richard, qui
 n'est pas l'auteur de la fameuse loi, sera
 pourtant considérée comme la seule
 responsable de la fermeture. Elle se
 découvrira alors des ennemis prêts à tout
 pour la compromettre.