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Depuis les débuts de la conquête coloniale jusqu'à la fin de l'apartheid,
 la partition de l'espace sud-africain s'est doublée d'un partage
 inégal des eaux. Tout comme les terres les plus fertiles et les ressources
 minières, les ressources hydrauliques sud-africaines, indispensables au
 développement dans un pays marqué par l'aridité, ont été l'objet d'une
 conquête par les colons blancs.
Ce livre retrace l'histoire de cette appropriation, à travers l'exemple
 des deux principaux cours d'eau, l'Orange et son affluent le Vaal.
 Il montre comment un vaste système de manipulation des cours d'eau
 a été construit autour de grands transferts d'eau, pour les faire passer
 de leur direction «naturelle», vers l'océan, à leur direction «anthropique»
 actuelle, vers l'argent et le pouvoir.
De cette conquête, les cours d'eau sud-africains, barrés par des centaines
 de barrages, parfois gigantesques, endigués, transférés et pollués,
 ne sont pas sortis indemnes. Il est devenu difficile de distinguer dans les
 cours d'eau sud-africains les dynamiques naturelles des modifications
 voulues par l'homme, souvent du fait des interactions complexes entre
 les grands barrages et les aménagements locaux.
Avec l'arrivée au pouvoir de l'ANC de Nelson Mandela, la gestion
 de l'eau était promise à un changement radical, passant du «All, for
 Some, Now» de l'apartheid au «Some, for All, for Ever». Mais comment
 évaluer des impacts environnementaux alors que s'entremêlent de
 façon inextricable le «naturel» et «l'artificiel», les processus nés des
 aménagements locaux, des grands barrages et les fluctuations cycliques
 des précipitations ? Comment gérer des cours d'eau et mener des politiques
 environnementales, au sortir de 40 ans d'apartheid, alors que le
 cadre du bassin versant n'a plus de sens ?
Les réponses apportées à ces questions depuis 15 ans sont non seulement
 un indicateur des changements qui affectent l'Afrique du Sud,
 mais aussi un exemple pour tous les pays du Sud confrontés aux mêmes
 défis.