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On constate actuellement un regain d'intérêt pour l'oralité comme mode de
culture et de communication. Le temps n'est plus où on la définissait négativement,
en la caractérisant par l'absence d'écriture. L'Afrique a conservé vivante,
plus que l'Europe, la pratique d'un art verbal qui se décline sous plusieurs
formes : d'abord, les contes, genre emblématique de la littérature orale ;
ensuite, les proverbes et enfin l'épopée. À cela on peut ajouter, sur un mode
mineur, les devinettes, les berceuses et autres comptines...
Il faut élargir cette vision trop étroite en embrassant un nouvel horizon plus
vaste, foisonnant d'une multitude de genres méconnus : chants cérémoniels ou
sacrés, joutes oratoires, panégyriques, poèmes corporatifs (cynégétiques, pastoraux,
etc.).
Une autre idée reçue présente la littérature orale africaine comme fondamentalement
passéiste, fixée une fois pour toutes dans des répertoires rigides
qui se répètent au sein d'un univers rural archaïque. En réalité, cette littérature,
loin d'être figée, est soumise à une variabilité qui fait la part belle à la créativité
; elle est en perpétuelle évolution et sait s'accommoder des réalités
modernes de la vie urbaine, du monde politique et du développement.
Si les études approfondies sur tel ou tel aspect des littératures orales
d'Afrique subsaharienne ne manquent pas, il n'existait pas jusqu'à présent
d'ouvrage de synthèse, en langue française, qui fasse le point sur les problèmes
théoriques et méthodologiques posés par l'approche de ce champ spécifique.
L'ouvrage retiendra l'attention aussi bien des chercheurs en sciences
humaines que de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, s'intéressent à l'oralité
littéraire.