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L'exposition Paradjanov le magnifique, du célèbre cinéaste, dans le cadre de la saison Arménie
mon amie, Année de l'Arménie en France, permet de montrer pour la première fois en
France les oeuvres et les films sur l'art du cinéaste arménien Sergueï Paradjanov.
En présentant de nombreux films et plus de soixante-dix oeuvres, réalisées entre 1970 et 1990,
(dessins, collages, photomontages, objets, sculptures) rassemblées par grandes thématiques
(Les Autoportaits, Les Icônes, Les OEuvres de l'enfermement, Le Cinéma, Les Épisodes de
la vie de La Joconde, Les Chefs-d'oeuvre des années quatre-vingt, Les Chapeaux, les Films),
paradjanov le magnifique a pour ambition de souligner la complexité et
la richesse de la relation que cet artiste entretient avec l'image. (...)
Paradjanov, dans ses films ou dans ses collages, entretient un lien étroit avec l'histoire de l'art,
qui ne saurait nous laisser indifférent. Il précisait : «Dans mes films, les gens ne se parlent
pas, on a l'impression qu'ils sont tous sourds et muets. C'est vrai, mais dans la peinture aussi,
les gens se regardent, mais ne se parlent pas. Dans une fresque religieuse, la Vierge ne parle
pas à Jésus, pas plus que les anges. La peinture est muette, mes films aussi...».
Le cinéaste, qui revendiquait une vraie passion, «créer une dynamique dans une image
statique», appliquait tant cette méthode à ses montages d'images fixes qu'à ses films, comme
l'a si justement souligné Sofiko Tchiaourelli, l'une de ses actrices principales : «chaque cadre
de Paradjanov était un tableau. Il pouvait prendre le moindre morceau de tissu, déplacer
de quelques centimètres un accessoire et créer ainsi une image d'une beauté et d'une force
étonnantes.» (Extrait de la préface d'Henry-Claude Cousseau)