Mehr lesen
Alors que l'oeuvre proprement poétique s'était refermée en 1926
avec les «Fragments du Narcisse» laissés inachevés, le deuxième
tome de cette édition atteste un certain retour du vers dans
des oeuvres destinées à la scène : après le livret d'Amphion
en 1931, Valéry écrit celui de Sémiramis en 1934. Mais cette
époque, surtout, demeure celle des commandes : de plus en
plus sollicité, Valéry en effet multiplie conférences et discours
officiels - à l'occasion, par exemple, du centenaire de la mort de
Goethe en 1932 - qui le conduisent à se peindre avec humour
comme le «Bossuet de la IIIe République». Ces différents textes
continuent d'être rassemblés dans les volumes de Variété, et sa
figure de représentant éminent de la culture française, dans son
pays comme à l'étranger, s'en trouve confortée.
Cette figure tient aussi à la réflexion novatrice qu'il poursuit sur
la littérature, et le terme de poétique qu'il choisit pour la chaire
du Collège de France qu'il occupe à partir de 1937 s'imposera. Il
eût été aussi reconnu comme poète en prose s'il était parvenu
à donner aux pièces d'Alphabet la forme définitive qu'il eût
souhaitée ; mais il laisse le recueil inachevé, et c'est une oeuvre
posthume qu'on lira dans ce volume. Ces poèmes, eux aussi,
étaient une commande et, à cet égard, Degas Danse Dessin,
où se découvre largement un portrait du peintre que Valéry a
bien connu, fait figure d'exception. C'est un livre très personnel
et, tandis que Valéry avait jusqu'ici toujours enfoui l'intime au
plus profond, on le voit maintenant se livrer davantage : par
exemple, en 1932, le dialogue de L'Idée fixe marque assurément
un tournant, qui est aussi celui d'une écriture plus spontanée.