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Au Moyen Âge, «métaphysique» cesse d'être le nom d'une
 série de livres d'Aristote pour devenir celui d'une science,
 la plus haute de toutes.
Cet ouvrage explore ses origines, à travers le néoplatonisme
 grec et la philosophie arabe. Science théologique, la métaphysique
 conserve pourtant une dimension d'exercice spirituel.
 Tournée vers la considération rationnelle de Dieu, elle
 rivalise avec le kalâm musulman comme avec la théologie
 chrétienne.
Mais la genèse n'est rien sans une interrogation sur les structures.
 Peut-on ramener le jaillissement infini des métaphysiques
 au Moyen Âge à une forme d'unité générale ?
 Comment s'harmonisent leur orientation vers l'être et leur
 tension vers le divin ? À quelles conditions la métaphysique
 peut-elle devenir une science transcendantale ? Une métaphysique
 nominaliste est-elle possible ? Comment naît le
 concept d'ontologie ?
Telles sont les questions que cette série d'études explore,
 sur l'école d'Ammonius, sur les positions d'Alfarabi et
 d'Avicenne, de Thomas d'Aquin et Henri de Gand, de Duns
 Scot et Guillaume d'Ockham - mais aussi sur celles des
 anonymes et des sans-grade, jusqu'à la scolastique protestante.
Ce livre souhaite d'abord faire droit à la «diversité rebelle»
 des métaphysiques médiévales. Il montre comment se
 croisent et se diffractent l'ontologie et la théologie. Mais il
 entend les regrouper autour de trois structures, et proposer
 ainsi une médiation entre la multiplicité infinie des positions
 historiques et l'unité abstraite d'une «essence de la
 métaphysique».
On y lit que le concept d'«onto-théologie» est bien trop
 vaste pour être éclairant. On y découvre que l'entreprise
 métaphysique est profondément enracinée dans l'expérience
 de l'être pensant. En filigrane s'y dessinent quelques pistes
 pour renouveler la question de la métaphysique aujourd'hui.
O. B.