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Passée à la postérité sous le nom de Bloody Mary,
ou Marie la Sanglante, Marie Tudor fait figure de
reine mal-aimée. De son règne bref (1553-1558)
sont le plus souvent mis en exergue les innombrables
bûchers de Londres, l'intolérance religieuse et la rudesse
de cette reine catholique. Et les griefs contre la première
reine d'Angleterre ne semblent pas manquer : «Vraie
fille d'Henri VIII, dont l'alcôve, comme celle de son père,
s'ouvrait de plain-pied sur l'échafaud», selon le mot de
Victor Hugo, elle est encore accusée d'avoir appauvri
l'Angleterre tant économiquement que spirituellement.
Si cette légende noire est tenace, il faut bien admettre
qu'une partie de son bilan ne joue pas en sa faveur : le
supplice de quelque trois cents protestants - brûlés vifs
pour leur foi - et l'alliance avec l'Espagne, qui devaient
ramener par la force le pays dans le giron catholique, une
infécondité tragique et la prise de Calais par les Français
en 1558 permirent aisément de stigmatiser son action.
Au-delà de la comparaison avec sa soeur, Élisabeth Ire
qui lui succéda, lui opposant l'éclat et le faste d'un règne
long, Isabelle Fernandes se propose de brosser un portrait
plus juste et nuancé de Marie Ire d'Angleterre - reine
méconnue et figure d'exception dans l'histoire anglaise.