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En France, le nucléaire est une addiction. Avec ses 58 réacteurs,
le pays en est dépendant à plus de 75 % pour son électricité. Record du monde.
Depuis quatre décennies, aucune remise en cause n'a été possible : partis, industriels
et économistes ont noué une alliance sacrée. À les entendre, le nucléaire,
c'est du patrimoine national, comme le vin, le parfum ou le TGV.
La catastrophe de Fukushima a tout changé. L'impensable accident majeur, décrété
«impossible» depuis Tchernobyl, est arrivé le 11 mars 2011 au Japon, le pays de la haute
technologie. Un ébranlement qui sonne peut-être le glas du nucléaire dans le monde.
L'Allemagne, la Suisse, la Belgique, l'Italie ont décidé d'en sortir. En France,
la question taboue de l'avenir de l'atome - jusqu'à l'hypothèse de son abandon -
est passée au premier plan. Le Parti socialiste est décidé à réduire sa part
significativement, et des scénarios «zéro nucléaire» sont sur la table.
Sûreté, coûts, déchets radioactifs, démantèlement des centrales, devenir de la filière,
emplois : enfin les dossiers chauds sortent du placard ! Enfin les citoyens vont pouvoir
demander des comptes. Enfin la France est entrée, à son tour, dans l'ère postnucléaire.