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Depuis dix ans les forces occidentales sont impliquées dans des guerres où les communautés s'affrontent au nom de valeurs propres et revendiquent une légitimité politique qui justifie leur combat. Le sens de la guerre crée une guerre du sens par médias et opinions interposés. L'affrontement est autant psychologique que physique : la haine, le courage, le jusqu'au-boutisme, mais aussi la terreur, la tromperie et le viol des esprits en constituent les moteurs. L'art de faire adhérer, de désinformer ou de tromper prend le pas sur l'art de manœuvrer les forces.
La guerre du sens est devenue naturelle, impérative et présente quel que soit le type d'opération : Bosnie, Somalie, Rwanda, mais aussi guerre du Golfe et guerre aérienne du Kosovo. Elle ne peut être évitée et ne pas vouloir y participer revient à laisser aux autres le soin d'expliquer ce que nous voulons, ce que nous faisons, ce que nous pouvons faire.
Cet ouvrage en explicite les causes, les buts et les méthodes. Il tente d'en définir les limites acceptables, les règles d'usage, comme cela a été fait pour la guerre classique. Sans ces règles, la démocratie perd son âme.
Il intéresse à la fois les responsables politiques qui sont contraints de faire face à cet aspect des guerres d'aujourd'hui, les hommes de médias qui chaque jour y participent directement ou indirectement, volontaire ou non, les stratèges qui voient s'ouvrir un champ nouveau que la stratégie chinoise connaît bien, les militaires qui sont confrontés à ces nouveaux modes d'action sans disposer de véritables réflexions et orientations.
