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«Le vieil Indien ne répond
pas. Il reste debout au
milieu de sa ferme. Il
laisse le silence s'installer.
J'ai le sentiment que si l'homme se tait, ça n'est pas qu'il réfléchit, c'est
qu'il écoute. Il est là, immobile, pétri de glèbe, buriné de vent, le regard usé
de soleil. Il s'imprègne de tout cela, de son univers traditionnel, de sa
réalité de Navajo, de ma réalité d'homme blanc, de mes chevaux, de Ma
Belle qui s'est assise en attendant. De temps à autre il ponctue le silence
d'un «hum !» impénétrable. Je sens qu'il serait parfaitement incongru de
parler ou de fumer. L'heure est à la méditation. Combien attendons-nous
comme cela, cinq minutes, dix minutes ? Le temps s'est arrêté. Mais je sais
que la décision du vieil Indien sera globale, définitive.
Lentement, le vieux Navajo se retourne, monte à l'échelle, attrape une
botte de foin, la fait rouler par terre et, sans un regard pour moi, s'en va
vers ses occupations. Il n'a pas prononcé une parole.
Tel fut son geste d'accueil.»
Un vagabond, un homme bon et un bonhomme partis à travers le Far West
américain et le Mexique, de Denver à la frontière du Guatemala.
Hobo, le mulet, c'est le vagabond, l'original, celui qui ne se fixe nulle part.
Omobono, le cheval, est synonyme d'homme bon. Et le bonhomme ?
Le bonhomme c'est Stéphane Bigo qui après avoir voyagé avec un cheval et
une mule d'Istanboul à Kaboul, repart ici à la découverte des traces indiennes.
Un an plus tard et 7 500 km dans les sabots, l'auteur des Crinières au vent
aura réalisé encore une riche aventure : vivre en être libre auprès de la nature
et des animaux. Ce parcours indien fera office d'initiation. Celle qui nous
enracine au plus profond de notre être. Celle qui nous apprend à faire
confiance à nos sens et... à s'en méfier !
«Le voyage m'apprend que la diversité de l'homme est en fait sa richesse
principale...»