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«Je suis Syrien, riverain de l'Euphrate. Mais
qu'importe ? Ce ne doit pas être un handicap à tes
yeux d'être barbare par la langue si l'on a manifestement
le jugement droit et juste [...]. Je fais
profession de haïr les imposteurs, de haïr les
charlatans, de haïr les menteurs, de haïr les
orgueilleux : je hais toute cette engeance de
canailles [...]. Je connais aussi parfaitement son
contraire. C'est-à-dire la profession qui a l'amour
pour principe : je suis amant de la vérité, amant du
bien, amant de la simplicité, amant de tout ce qui
est aimable par nature.»
Ainsi se définit Lucien de Samosate, au IIe siècle
de notre ère. Le regard qu'il porte sur les écoles
philosophiques est satirique, jusqu'à la caricature
parfois, mais toujours inspiré par une exigence
d'authenticité et de liberté.
À la Renaissance, cette oeuvre mordante, fantaisiste,
passionnée, a connu un succès exceptionnel.
Elle a durablement marqué notre littérature. Parmi
ses lecteurs et imitateurs, on trouve, entre autres,
Érasme, Rabelais, Cyrano
de Bergerac, Fénelon,
Fontenelle, Swift...