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 Made in Monde
  : voici ce que nous pourrions lire sur les
 poupées du futur. Elles auront été dessinées aux États-Unis ; leurs
 cheveux, confectionnés au Japon ; leurs vêtements, conçus en
 France ; le mini-ordinateur qui leur donnera la parole, programmé
 en Inde ; leur corps en vynil, moulé à Taiwan à partir d'éthylène
 dérivé du pétrole saoudien ; et le tout, assemblé en Chine.
Cette nouvelle géographie, nous la redoutons. Nous lui associons
 la course aux bas salaires, les délocalisations, le chômage... On
 nous explique par ailleurs que la mondialisation ne nous laissera
 pas le choix, qu'il faudra nous aligner sur un modèle unique,
 sous peine de disparaître.
Rien n'est plus contestable. C'est ce que démontre ici Suzanne
 Berger. Au terme d'un périple de cinq années en Amérique, en
 Europe et en Asie, et d'enquêtes conduites auprès de 500 entreprises,
 ses conclusions bousculent les représentations les mieux
 installées : la seule course aux bas salaires est une stratégie
 perdante ; les délocalisations peuvent conduire au succès, mais
 d'autres succès empruntent des chemins plus classiques et tout
 aussi innovants ; les frontières s'estompent, mais les héritages
 nationaux continuent de jouer... Oui, l'économie se mondialise.
 Non, elle ne nous vole pas notre liberté.