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Une annonce de mariage, un signalement, une photo, une heure choisie, un lieu précis, du noir, du blanc, du gris, peuvent-ils suffire pour donner rendez-vous à un rendez-vous ? Mais une vie entière à la fois projetée et remémorée réussirait-elle à le vivre, maintenant ? L'arbre a beau s'essayer à rester un marronnier, la porte s'approprier momentanément le bois ou le verre, l'heure exacte, comme photographiée, se fixer dans l'instant, rien ne s'identifie vraiment. Les ombres modifient les formes, la lumière glace son reflet plat. Si les personnages s'immobilisent, à chaque instant photographiés, tournoient par contre de vrais oiseaux vus à travers une fenêtre, derrière la vitre qui recouvre la reproduction du champ de blé aux oiseaux de Van Gogh. Les mots pris à l'intérieur d'une phrase donnent chacun une autre phrase pour la progression géométrique de ce langage qui généralise tout. Un personnage germe sans cesse de l'autre et recompose la foule. Mais moi ? Ce rendez-vous avec moi-même ? Mais ce sont les autres qui me pensent. Le rendez-vous pas à pas, puis l'entrevue mot à mot, d'une porte à l'autre orientée d'un bonjour à un au revoir, ne se déferont pas de l'idée qu'on s'en fait. Quelqu'un pourtant, un homme ou une femme s'applique. Il ou elle écrira ? J'écrirai ?
Il n'y a plus de certain que l'incertitude.