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Ecrire une autre histoire de la guerre 1914-1918, celle des départements, celle des anonymes qui sont loin du front, celle des jours interminables où chacun attend la paix en redoutant les ravages des armes.
Tel est le défi relevé par Yves Pourcher. En puisant dans les fonds immenses des archives nationales, départementales ou militaires, des correspondances privées et des journaux intimes, il nous fait entrer dans les villages, les ateliers et les maisons. Les jours de guerre ont la belle apparence du quotidien et du sensible. Avec des pleurs et des rires, du travail harassant, des fortunes perdues et d'autres amassées, des amours fébriles et de terribles solitudes.
Ce livre raconte les moissons et les vendanges. Il fait entendre le hennissement des chevaux que la réquisition prend, le pas des hommes qui partent, le bruit des trains qui roulent vers le front. Et là-bas, en Corse, en Bretagne, en Touraine, au Pays Basque comme en Lozère, les femmes se courbent plus bas pour porter le labeur. Les jours de guerre disent la lassitude devant un trop grand sacrifice, les colères urbaines, les cris des étrangers et la folie des corps.
Comme la plus profonde des blessures, les jours de guerre marquent le siècle : jours de peine, jours de mémoire, la mort des terroirs tués comme les hommes.
Pour sûr, la fin d'une France.
