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La formation continue des enseignants du second degré a jusqu'à présent été peu, ou mal évaluée. Elle est pourtant depuis vingt ans censée favoriser les mutations du système éducatif. La demande d'évaluation est aujourd'hui forte, qu'elle émane des décideurs, des formateurs, des enseignants eux-mêmes. Nui ne conteste le fait que le métier d'enseignant change, et que les professeurs des lycées et collèges doivent donc poursuivre, reprendre, voire entreprendre une formation professionnelle. Mais on sait bien aussi que la formation coûte cher et qu'un professeur en formation est absent de sa classe : les retombées sur la qualité de l'enseignement sont-elles à la mesure de l'effort consenti ? La formation continue entraîne-t-elle des changements positifs de pratiques professionnelles ? Les contenus et les méthodes des «stages» ou autres actions de formation sont-ils adaptés à leurs objectifs ? La formation continue des enseignants est-elle utile ?
Ces questions en entraînent immédiatement une autre : comment cela peut-il s'observer ? Redoutant les effets nocifs et le manque de rigueur de démarches d'évaluation mal ciblées, les auteurs ont choisi d'aborder la question par le biais d'une enquête sociologique qualitative de longue durée. Des stages ont été observés, des enseignants ont été interviewés à plusieurs reprises. Les auteurs ont pu ainsi repérer la manière dont des opérations de formation modifient ou non, chez les stagiaires, le rapport au métier. L'ouvrage montre quelles caractéristiques propres à l'opération de formation, au stagiaire lui-même et à l'établissement où il exerce, doivent se conjuguer pour aboutir à ce que cet enseignant soit davantage capable de tenir bon face aux difficultés de son métier tout en reconnaissant pleinement l'éducabilité des apprenants.
