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La notion de désobéissance civile connaît aujourd'hui un regain d'intérêt
qui n'exclut pas toujours les approximations. Les noms de Thoreau, de
Gandhi, de King, étroitement liés à son histoire, font désormais partie de
la culture générale. Mais sait-on que l'idée d'une obéissance conditionnelle à
l'État et à ses lois émerge, sous la plume d'un John Locke, dès le XVIIe siècle,
ouvrant ainsi une brèche féconde dans les théories modernes du contrat
social ? Sait-on que la désobéissance civile fut, à l'exemple des universitaires
norvégiens en 1942, un des modes de résistance à l'occupation nazie ? Se
souvient-on qu'en Pologne, notamment, c'est une authentique campagne de
désobéissance civile qui précipita l'effondrement du régime communiste ?
De Tolstoï à John Rawls, de la «marche du sel» en Inde aux «enseignants-désobéisseurs»
en France, ce concept s'est sans cesse enrichi sur les plans
philosophiques et stratégiques. En un dialogue fertile avec les textes
fondateurs et les grandes campagnes historiques, l'auteur nous montre ce
qu'est la désobéissance civile : avant tout, un impératif éthique d'éprouver
la légitimité de la loi et, le cas échéant, la faculté de rompre avec son cadre
rassurant. Ce livre, qui se veut aussi un manuel pratique, montre que cette
forme d'action directe non-violente, souvent efficace contre la tyrannie, peut
et doit également contribuer à la respiration de nos démocraties essoufflées.