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La religion en Europe ne s'est pas effondrée dans les ardeurs
consommatrices des Trente glorieuses. Elle a profondément changé.
Son pôle institutionnel, représenté par les Eglises catholique romaine
et réformée, a été marginalisé mais n'a pas laissé la place vide. Mort de
Dieu ? Nullement, selon les enquêtes qui, de 1962 à nos jours, révèlent
l'évolution des pratiques et croyances. En Suisse une forte majorité des
personnes interrogées continue à se référer à une tradition religieuse.
Ce chiffre se réduit de moitié si l'on considère la tradition chrétienne.
C'est un rejet du «prêt-à-croire». Seul un quart de la population
affirme une certitude religieuse absolue, mais rares sont ceux qui
disent : je ne crois pas en Dieu. Le doute, la recherche ou la gestion
des différences sont entrés dans le «logiciel religieux» des familles, souvent
recomposées ou mixtes, mais qui continuent d'assurer la transmission.
De quelles valeurs ? De quelle foi ? L'auteur, l'un des pionniers
de la sociologie des religions, répond avec références, nuances et
réflexions à une question abrupte : que croient les Suisses ?