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La franc-maçonnerie continue d'enflammer les imaginations ! Certes, évoquant
tout à la fois les pyramides d'Égypte et le Temple de Salomon, le
Moyen Âge et les cathédrales, le Grand Architecte de l'Univers et l'ésotérisme,
la philosophie des Lumières et la fraternité, quoi de plus logique qu'elle
soit porteuse de mystères, de fantasmes et d'interrogations.
Les hommes et les femmes qui frappent aujourd'hui à la porte du temple ne
sont plus vraiment conditionnés par «le croire» et le surnaturel. Tout en les
respectant, ils sont moins crispés sur les figures et les valeurs d'antan. Ils réclament
moins de métaphysique et davantage de pragmatisme à l'institution.
À une époque où le discours de la Bible est concurrencé, sinon démenti par
celui de la science, où les nouvelles technologies imposent des nouveaux langages
et des nouvelles pratiques de contact instantané, la tradition orale est
directement menacée.
Pour que les légendes vivent, il faut les revisiter, les réinventer, les actualiser.
La symbolique des bâtisseurs du Moyen Âge demande à être racontée avec
une parole neuve.
Gilbert Garibal perçoit également l'apparition d'une conscience maçonnique
prenant en compte un partenaire longtemps négligé : la Terre. Dès lors, aux
trois principes raison, humanité et progrès, affirmés au XVIIIe siècle et chers à
la franc-maçonnerie, vient s'ajouter le fait écologique planétaire. En quelque
sorte «une pensée verte» en mesure d'élargir son territoire de réflexion et
d'action, lui permettant ainsi d'évoluer, avec un autre regard, du mysticisme
vers la cosmologie.
C'est donc un nouveau défi lancé à la franc-maçonnerie.
