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C'est le propre des grandes catastrophes nationales de susciter, après
coup, la publication de nombreux mémoires et souvenirs. Ceux-ci
constituent autant de plaidoyers pro domo, souvent maladroits,
parfois sincères, mais jamais exempts d'arrière-pensées justificatrices.
L'effondrement du printemps 1940 ne fait pas exception. Hommes
politiques, diplomates et chefs militaires publièrent ainsi nombre
d'ouvrages après 1945 ; aucun ne divulgua cependant son journal
personnel et chacun put ainsi, au prix de moult omissions et
arrangements, prétendre avoir tout compris dès l'avant-guerre, sans
être compris de ses contemporains.
Le journal de Paul de Villelume jette une lumière crue, et souvent
cruelle, sur la période 1938-1939. Sous sa plume, nous voyons évoluer
les généraux Gamelin et Georges, mais aussi Édouard Daladier, Georges
Bonnet, Alexis Léger et René Massigli. Aux ambiguïtés sibyllines du
secrétaire général du Quai d'Orsay répondent les certitudes du chef
de l'armée française, «sûr de gagner» une guerre contre l'Allemagne.
Malgré les hésitations lancinantes du chef du gouvernement et les
efforts désespérés de nombre de hauts responsables en faveur de la
paix, on sent monter tout au long de ces pages l'orage qui éclata le
premier jour de septembre 1939.
Les méandres et les coulisses de la diplomatie française, de la crise de
Munich à celle de Dantzig, apparaissent ici au grand jour. La lecture de
ce journal permet ainsi d'apporter de nouveaux éléments de réponse
à la question maintes fois posée et jamais tout à fait résolue : comment
et pourquoi les Français sont-ils entrés en guerre en 1939 ?