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Que voulut exprimer
Montaigne lorsqu'il
écrivit, à l'adresse du
«lecteur» de l'automne
de la Renaissance, «Car
c'est moy que je peins» ?
Pourquoi le motif de la
peinture de soi s'imposa-t-il
ainsi fermement à lui au tournant de 1580 ? Dans ce livre singulier,
Marie-Clarté Lagrée réfléchit, en historienne, à l'imaginaire de la
personne humaine, et donc à la construction culturelle de l'intériorité
qui est au travail en amont et en aval des Essais, entre 1560 et 1630.
Elle isole les différentes figures de soi qui ont cours et sont élaborées
alors que le royaume de France bascule dans la division religieuse, et
dévoile un glissement capital autour de 1580.
La représentation dominante de la personne, qui prévalait, appuyée
sur les Écritures, sur Aristote, sur Thomas d'Aquin, sur Hippocrate
ou encore sur Galien, fut mise en crise : le cheminement de ce
livre scrute un délitement subjectif insidieusement en oeuvre
dans les consciences, puis discerne les mouvements et les tensions
de restructuration qui interviennent durant le premier tiers du
XVIIe siècle. Marie-Clarté Lagrée invite le lecteur à entrer, comme par
effraction, dans une appréhension troublée de soi, toujours mouvante
et bien souvent inquiète, qui était celle des contemporains du temps
des conflits religieux.