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Le De flagrorum usu (1643) du médecin allemand Johann Heinrich Meibom est un traité sur les pouvoirs curatifs du coup, de la frappe incisive et cinglante, et par dérivation sur les vertus thérapeutiques de la flagellation. Il distingue les bienfaits du coup de ses méfaits, en particulier sur les lombes ou sur les reins, et inscrit ses attributs entre les moeurs et la pathologie, les habitudes ou les coutumes et les troubles affectifs du corps. Ce texte formule une proposition déroutante sur l'homoerectus, l'homme droit, l'homme debout, dressé ou redressé, par peur des fantômes. Meibom fait le lien entre la tension nerveuse des reins, ou des muscles lombaires (lumbi), qui dressent l'homme, le redressent, et la force extensive du désir (libido) qui produit l'illusion des fantômes, met l'homme en danger et parfois le conduit à sa perte ou le condamne aux misères de la désolation.
Le traité évoque les effets curatifs de la flagellation, l'hygiène corporelle, le transit intestinal, l'érection masculine, ou encore la jouissance érotique ; il décrit les causes de ces bienfaits, parfois aussi des méfaits dus à l'excès et aux moeurs dépravées sur les lombes et les reins, le système nerveux, la production de la semence et les liens physiologiques entre le sperme et le sang. Meibom ouvre des considérations thérapeutiques pour le bon équilibre du désir, passant en revue différentes pratiques curatives : les frictions sur le dos, les emplâtres, les tisanes ou philtres d'amour, mais aussi les danses liturgiques, la ceinture de chasteté et l'abstinence.
