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L'année 1598 est une date importante dans l'histoire de l'Europe : elle est marquée, par l'Edit de Nantes qui mettait un terme aux guerres civiles en France, par la paix de Vervins négociée, à l'initiative de la papauté, par les deux plus grandes puissances de l'Europe, l'Espagne et la France, après un siècle d'affrontements, enfin par la disparition de Philippe II, figure dominante de l'époque.
Or le traité de Vervins, placé entre le traité du Cateau-Cambrésis (1559) et les traités de Westphalie (1648) fait figure de parent pauvre auquel nulle grande étude n'a été consacrée.
L'heureuse initiative de Monsieur Jean-Pierre Balligand, député-maire de Vervins, est une bonne occasion de réparer cet oubli, en replaçant ce traité dans le contexte de son époque. Ne peut-on pas y voir les derniers feux d'une Chrétienté moribonde, où pour la dernière fois la papauté joue son rôle d'arbitre entre des nations, lassées par tant d'années de guerres civiles et étrangères ? N'est-ce point, avec l'échec de l'Espagne de Philippe II, la pacification de la France par Henri IV, les succès d'Elizabeth d'Angleterre et des Provinces-Unies, la souveraineté des Archiducs aux Pays-Bas, la fin de l'idée de monarchie universelle, et le triomphe d'une Europe des nations ?
En faisant appel à des universitaires et chercheurs venus de divers pays d'Europe et du monde entier, ce colloque permettra d'échanger des points de vue, dépassant les seules interprétations nationales, autour de trois axes principaux :
la lassitude de la Chrétienté, après quarante années de guerres civiles et étrangères (état politique, militaire, religieux et social des différents belligérants) ; la négociation et la conclusion de la paix de Vervins : diplomaties et diplomates ; la signification et le retentissement du traité de Vervins : de la monarchie universelle aux Etats-nations. De la Chrétienté à l'Europe ? 
