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1982. Une jeune fille court dans un coin de la campagne vaudoise. Dans sa tête, il y a les injonctions de son entraîneur et la chanson du film Fame. Avant la course, il y a eu la gymnastique et la natation. Et pendant ce temps, à la télévision, les corps de Nadia Comaneci, de Super Jaimie, de Véronique et Davina indiquent des possibilités de mouvement, de pouvoir et d'extase. Mais il y a aussi la médecine triomphante qui a transformé une tache de naissance sur la cuisse en un massacre chirurgical. Comment faire face ? Rester normale ? Être avec les autres ? C'est la biographie d'un corps qui résiste et se dépasse grâce au sport. Des décennies plus tard, une voix brise le silence : « J'aurais aimé me dire que ce n'était finalement pas si grave. J'aurais aimé ne pas leur en vouloir. »
L'autoportrait est le principal outil de recherche de Céline Masson (*1973), artiste suisse formée à Manchester, Sion et Sierre (EDHEA). Elle produit des images qui mettent en scène les limites, la monstruosité et l'absurdité des corps.
