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À la fin de La Place, Annie
Ernaux nous fait part de sa
déception à la lecture d'un
volume dont le titre,
L'Expérience des limites, était
prometteur : à son plus grand
dam, «il n'y était question que
de métaphysique et de littérature».
Or, l'expérience des
limites, elle a le sentiment de
l'avoir connue dans sa vie de jeune fille et de femme issue d'un milieu
populaire. L'expérience des limites, elle l'a menée dans une oeuvre
pluridimensionnelle (romans autobiographiques, autosociobiographies,
journaux intimes et «extimes») en explorant son entre-deux
social et se jouant des frontières entre genres et disciplines.
Les participants à ce premier colloque international consacré à
l'oeuvre d'Annie Ernaux, venus de multiples horizons géographiques
et critiques, ont analysé les aspects les plus divers de l'entre-deux :
sociologiques, psychologiques ou psychanalytiques, thématiques et
(inter)textuels - sans oublier de s'arrêter sur ces formes auto(socio)-biographiques
particulières qu'offre l'écriture journalière. La présence
de l'auteur, qui est intervenue activement et a pris part à une table
ronde, a renforcé l'intérêt des débats. Au reste, la confrontation de la
voix auctoriale avec différentes manières de critiquer n'est pas sans
importance : c'est une façon d'insister sur la nécessaire circulation du
sens entre auteur, textes et lecteurs - instances que la critique n'a que
trop souvent disjointes.