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Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu'il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. "Mia, va-t'en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n'est rien d'autre qu'une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu." Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l'exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois. Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d'une grande puissance.
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Prix Goncourt en 2016 avec Chanson douce, Leïla Slimani clôt sa trilogie «Le pays des autres» avec un ultime volet plus personnel, J’emporterai le feu. Un livre de toute beauté, tourné vers le futur. Mais avec quel avenir ?
«Si votre maison brûlait, qu’emporteriez-vous ? – J’emporterais le feu.» Jean Cocteau. De l’incendie, de la destruction, de la perte des êtres chers, Leïla Slimani a choisi, elle, de prendre les souvenirs. Ils reviennent par bribes, crépitent sans faiblir. Ils dessinent les contours de son passé, de son pays, de sa famille, et peu importe s’ils sont vrais ou inventés, ils sont présents. Après le premier volume, La guerre, la guerre, la guerre, qui démarre dans le Maroc colonial de 1945, puis Regardez-nous danser, qui s’inscrit dans une période 1970-1980 où réussir veut dire partir, Leïla Slimani clôt sa trilogie «Le pays des autres» avec un feu d’artifice. Ou de détresse. La saga familiale avance dans le temps, rattrape l’auteure, l’encercle et la consume. Après les grands-parents, les parents et à travers le personnage de Mia, c’est sa voix que l’on entend, ses combats, ses peurs et ses espoirs. Leïla Slimani ne cesse de nous interpeller, tantôt par un murmure, tantôt par un cri. Elle emporte le feu, oui. Pour que la passion ne s’éteigne pas.