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En octobre 2024, le président Kaïs Saïed achève son mandat à la tête de la Tunisie. Élu en 2019 avec des prérogatives limitées, cet enseignant de droit constitutionnel à la retraite fait un coup d'État le 25 juillet 2021 et met en place un régime hyperprésidentiel. Soutenu par une bonne partie de la population tunisienne et des élites, Saïed verrouille le système en revenant sur les principaux acquis de la révolution de 2010-2011. Il édicte des législations qui restreignent les libertés, met au pas la justice et s'en prend à ses principaux opposants. Son régime entend remodeler les rapports de production et affaiblir les corps intermédiaires au profit d'un État tout-puissant. Voici une synthèse de la gouvernance saïedienne sous ses divers aspects (théorique, politique, socioéconomique) pour comprendre la stabilité d'un régime en dépit de ses faibles réalisations socioéconomiques et de sa nature autoritaire. Inscrivant cette dérive dans un contexte régional et international, l'auteur explore le soutien des principaux partenaires de la Tunisie (Italie, France, Union européenne et pays arabes) plus soucieux de la stabilité que des droits humains.
