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Difficile début d'année 2008 pour Nicolas Sarkozy : moins d'un an après
son élection à la présidence de la République, et malgré un rythme soutenu
de mise en oeuvre des réformes inscrites dans le programme présidentiel,
le désenchantement de l'opinion est manifeste : une partie de l'électorat
majoritaire est troublée et reproche au Chef de l'État un exercice de la
présidence qui tranche singulièrement avec celui de ses prédécesseurs.
La sanction attendue est sévère : aux élections municipales de mars,
l'importante victoire socialiste fait du PS le premier pouvoir local. Un PS qui,
pourtant, ne se remet pas de ses trois défaites présidentielles successives,
plus divisé que jamais, au projet peu lisible et dont la stratégie est dictée
par les impératifs du congrès de Reims de novembre qui doit donner un
successeur à François Hollande. Ce sera Martine Aubry, grâce à 102 voix
d'avance sur Ségolène Royal au cours d'une nuit d'autant plus surréaliste
que, depuis l'automne, le krach financier, qui s'est abattu sur l'économie
mondiale, a fixé un défi hors du commun aux décideurs nationaux et internationaux.
Terrible fin d'année pour les agents économiques, auxquels on annonce
que le pire est devant eux.
À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. L'État-providence
libéral vient au secours du système, sous le regard d'opinions publiques
interloquées de la facilité à mobiliser des fonds considérables, dans un
contexte de crise des finances publiques. Nicolas Sarkozy, président de
l'Union européenne depuis le 1er juillet, est au premier rang de la mobilisation,
comme il l'est aussi en matière diplomatique. L'opinion lui en sait
gré. Pour de nombreux observateurs, le Président est relégitimé, sa capacité
d'action est approuvée. Le plus dur reste à faire : comment tenir les promesses
en faveur du pouvoir d'achat, convaincre de la justesse des choix
opérés en matière économique et budgétaire, au moment où le chômage
explose et que la récession est annoncée ?