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«Seul à détenir et à déléguer l'autorité de l'État», le général de
Gaulle, premier chef de l'État de la Ve République, contestait à ses
Premiers ministres le titre de chef du Gouvernement et en déduisait qu'il
n'existait pas de dyarchie au sommet de l'État.
Mais, comme il récusait aussi le régime présidentiel à l'américaine,
l'héritage laissé à ses successeurs est bien celui d'un exécutif à deux
têtes. C'est aussi celui d'une forte hiérarchisation au profit du Président
élu au suffrage universel direct plutôt qu'en faveur du Premier ministre,
chef d'un Gouvernement responsable devant le Parlement.
Dès lors, la dyarchie est bien une réalité qui a survécu aux alternances,
aux cohabitations, aux révisions constitutionnelles et aux tentations
permanentes de présidentialiser le régime.
Où se trouve donc la réalité du pouvoir ? À l'Élysée ? À Matignon ?
Jean Massot nous démontre que, malgré la prééminence de la première,
elle n'est jamais exclusivement dans l'une des deux «maisons».
Mêlant approche historique et analyse juridique, mettant en perspective
le statut, les pouvoirs, les moyens du chef de l'État et ceux du
chef du Gouvernement, à travers un demi-siècle de pratique du texte
de 1958 modifié, mais conservé dans ses grandes lignes, Jean Massot
nous fait pénétrer au coeur des rouages mal connus de la dyarchie hiérarchisée.