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«L'Indochine française est formée de cinq merveilleux départements : la
Cochinchine, le Cambodge, l'Annam, le Tonkin, le Laos»... Tel était le
message que l'on pouvait trouver dans un ouvrage destiné, à la fin du
XIXe siècle, aux enfants des écoles de cette nouvelle colonie française.
Puis vinrent la Seconde Guerre mondiale et les décolonisations, dans un
mouvement de l'histoire qui paraît simple et linéaire : de l'effondrement
d'un empire à l'indépendance des territoires conquis, d'une mosaïque
de peuples arbitrairement réunis à la construction d'États modernes...
Pourtant, les anciens colonisés continuèrent longtemps à se penser
eux-mêmes comme des Indochinois. Un effet de l'éducation dispensée
pendant des décennies, sans doute. Mais aussi de l'expansionnisme
vietnamien, et de la longue association de ce peuple avec les colonisateurs
dans l'administration des territoires. De fait, les Vietnamiens,
tous horizons politiques confondus, furent bien plus enclins qu'on ne
le croit à construire leur nouvelle identité sur l'ancien modèle colonial.
Beaucoup trouvèrent dans la révolution et la lutte pour l'indépendance
un motif d'asseoir leur domination sur les autres États de la région...
Une étude inédite sur l'identité indochinoise, qui invite à repenser
l'histoire coloniale de la péninsule.