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Entassés dans des prisons insalubres ou envoyés au péril de
leur vie en pleine forêt pour poser des rails de chemin de fer,
les hommes meurent en masse, victimes du paludisme ou de la
fièvre jaune. Les femmes, souvent maltraitées, sont prostituées
par leurs époux et l'alcool fait des ravages. Tous sont confrontés
à une violence quotidienne : les jeunes hommes sont violés par
les plus anciens, les crimes passionnels sont courants et le régime
disciplinaire est sans pitié. Quant aux lépreux, ils sont abandonnés
à leur sort sur un îlot désolé.
Voilà ce qu'ont vécu les 17 000 récidivistes, hommes et femmes,
envoyés en Guyane à partir de 1887. Au nom de leur supposée
«incorrigibilité», ces parias de la République ont été condamnés à
l'exil à perpétuité pour de simples délits de vol ou de vagabondage.
C'est dans un bagne colonial, astreints aux travaux forcés, qu'ils ont
purgé leur peine, sans autre espoir que l'évasion. Cette aberration
juridique ne prit fin qu'en 1953.
En s'appuyant sur une riche documentation et sur des sources
inédites, Jean-Lucien Sanchez nous restitue les trajectoires individuelles
tragiques de ces hommes et de ces femmes. La vie des
bagnards telle qu'on ne l'a jamais écrite.