Ulteriori informazioni
Réfractaires au STO prévenus avant leur arrestation, bienveillance
sourde ou explicite à l'égard du marché noir, lenteur et pesanteur
bureaucratique opposées aux ordres allemands... Mais aussi participation
active aux rafles, surveillance vigilante de la frontière,
adhésion aux valeurs d'ordre et d'obéissance prônées par Vichy...
Le comportement des gendarmes français sous l'Occupation a été
fait de ce mélange de résistance passive et d'adhésion molle que
leurs contemporains ont tour a tour louée ou blâmée.
Quel meilleur observatoire de cette évolution et de ces déchirements
en vase clos que les départements des Pyrénées, limitrophes
de l'Espagne, où transitaient transfuges et clandestins, où la zone
libre devint en 1942 zone occupée, où, bien loin de Paris, la culture
locale était au particularisme, voire à l'irrédentisme ? Pris en étau
entre le Maquis et la Milice, les gendarmes y ont été acculés et
sommés d'exécuter de macabres besognes. Mais comment entrer
ouvertement en Résistance quand on a choisi de servir une institution
où la moindre objection vaut insubordination, où la plus petite
désaffection est synonyme de désertion ?
Pourtant, ces soldats de l'ordre ont dû finir par choisir leur camp
- au prix de renoncements tragiques à ce qu'ils croyaient être leur
devoir, ou à ce que leur commandait l'humanité.