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Aujourd'hui, l'île de Ré évoque la douceur de vivre par l'étendue de
ses grèves de sable fin, la lumière de ses marais salants, la senteur de
ses bois de pins ou par les rues pittoresques de ses villages singuliers.
Mais pour peu que l'on y prête attention, quelques éléments patrimoniaux
rappellent qu'elle est aussi terre protestante. Vers le milieu du
XVIe siècle, la nouvelle religion a germé dans l'âme de quelques réthais
puis en deux décennies, est devenue celle de la majorité. Pour la circonscrire,
le pouvoir royal s'est d'abord employé à reprendre pied sur
cette île autonome dite «frontière», au terme de la victoire héroïque du
maréchal de Toiras, assiégé par Buckingham dans la citadelle de Saint-Martin.
Puis la célébration du culte réformé y a été interdite entre 1630
et 1648, avant que le protestantisme ne devienne illégal dans l'ensemble
du royaume, selon le terrible édit de Fontainebleau de 1685. Cependant,
le siècle de la révocation (1685-1787) paraît moins pénible dans l'île que
dans d'autres contrées de France. Le protestantisme y résiste mieux et
traverse l'épreuve sans difficultés majeures. Il sort également indemne
de la période de déchristianisation sous la Révolution. Toujours présent,
il reste un des fondements de la culture réthaise. Dans ces conditions,
qui peut nier son enracinement dans l'île des fougères ?