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Juger le cinéma n'a jamais été la seule affaire des spécialistes. Le 7e art, dès sa naissance,
a montré sa capacité à susciter toutes sortes de réactions, spontanées ou savantes,
émerveillées ou inquiètes, rendant compte du rapport singulier qui se tisse entre le film
et son spectateur. Ce qu'on interroge ici en priorité, ce sont donc moins les discours
professionnels que l'expérience du cinéma au sens large, telle qu'elle se vit à de multiples
niveaux : chez le spectateur cultivé, fasciné ou révulsé, mais rarement indifférent ; chez
les critiques bien sûr, dans les moments particuliers où, face à des oeuvres inattendues,
leurs convictions esthétiques sont ébranlées ; enfin, chez le spectateur ordinaire, dont
le goût fut longtemps ignoré alors que son expérience est par excellence le terrain où
s'observent les échos et les effets du cinéma dans la société.
Cette entreprise, par son étendue, exigeait la collaboration de plusieurs disciplines.
Ainsi se donnent à voir d'un article à l'autre les contours mouvants de l'expérience du
cinéma, qui se transforme en circulant entre les époques, les individus, les communautés
interprétatives, et rassemble finalement les publics.