Ulteriori informazioni
Dans Souvenirs sur Apollinaire (1945), Louise Faure-Favier intitule
le dix-huitième chapitre de son ouvrage «Apollinaire et les femmes
ou le chapitre impossible», en soulignant qu'il est encore bien trop
tôt pour démêler l'écheveau des amours de son ami poète.
Depuis, de nombreuses études et biographies sur Apollinaire sont
parues, mais aucune sur la place essentielle qu'occupent la sexualité
et les femmes dans la vie et l'oeuvre de l'écrivain.
Qu'elles se soient appelées Mareye, Linda, Annie, Marie, Lou ou
Madeleine, les femmes du «Mal-Aimé» n'ont jamais semblé pouvoir
assouvir les désirs du poète. Il y faut davantage : des centaines de
lettres et de poèmes où l'obscène le dispute à la splendeur du verbe,
une oeuvre érotique parmi les meilleures du siècle, une activité d'éditeur
bravache pour faire découvrir Sade ou Nerciat au profane. Mais
qu'est-ce qui fait courir Apollinaire, quel est donc ce feu sacré qui
couve, ce désir qu'il s'agit de brûler ?
Cet ouvrage révèle la face cachée du grand poète, monument de la
littérature française, éternel jouisseur dont la hardiesse bucolicopornographique
éclate :
«Si tu savais comme j'ai envie de faire l'amour, c'est inimaginable.
C'est à chaque instant la tentation de saint Antoine, tes totos chéris, ton
cul splendide, tes poils, ton trou de balle, l'intérieur si animé, si doux et
si serré de ta petite soeur, je passe mon temps à penser à ça, à ta bouche,
à tes narines. C'est un véritable supplice. C'est extraordinaire, ce que je
peux te désirer. [...] Mon Lou je me souviens de notre 69 épatant à Grasse.
Quand on se reverra on recommencera.» (Lettre de Guillaume à Lou,
13 janvier 1915)