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Après les premières expériences, rares mais foisonnantes, du
XVIe siècle, et après une éclipse de plus de cinquante ans, le théâtre des
femmes prend son essor dans les années 1650. Des animatrices de
salons, des poétesses, des romancières, une religieuse même voient
leurs pièces publiées, recensées dans les grands journaux, jouées par des
troupes professionnelles à l'Hôtel de Bourgogne, au théâtre du Marais,
à la Cour...
Les neuf pièces rassemblées ici, qui s'échelonnent de 1655 à 1680,
relèvent de tous les genres alors pratiqués : la comédie en un acte, la
tragi-comédie, la comédie-ballet et la tragédie. Elles sont l'oeuvre de la
Lyonnaise Françoise Pascal, l'une des dramaturges les plus prolifiques,
qui donne un nouveau souffle à la «petite comédie» ; de Mme de
Villedieu, adulée dans les salons pour son esprit et ses vers, pensionnée
par Louis XIV, qui questionne sans relâche l'histoire, la politique, les
rôles de sexe, tout en adhérant aux nouveaux codes du classicisme ; de
la soeur de La Chapelle, dont l'Illustre philosophe ou l'histoire de sainte
Catherine d'Alexandrie montre une autre face du débat sur les femmes
savantes ; d'Anne de La Roche-Guilhen, protestante réfugiée en
Angleterre, qui fait jouer sa comédie-ballet devant Charles II ; et enfin de
la célèbre poétesse Mme Deshoulières, qui sonne le glas de cette période
lumineuse et galante avec une tragédie d'un pessimisme inédit.