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Une «réforme» peut en cacher une autre. Après
les retraites, la décentralisation et le régime des
intermittents, le gouvernement Raffarin est bien
décidé à s'attaquer à la santé et l'assurancemaladie,
ainsi qu'à l'ouverture du capital d'EDF et
GDF, prélude à leur privatisation.
Michel Husson montre que cette succession de
«réformes» s'inscrit dans un plan global de
démontage de l'État-providence, en phase
directe avec la «refondation sociale» du Medef.
Même si «la pente est raide», l'objectif visé du
gouvernement Raffarin est ambitieux : c'est la
«casse» de l'État social, autrement dit la liquidation
programmée des droits sociaux et des
dispositifs de protection conquis par les salariés
dans la seconde moitié du XXe siècle.
Michel Husson analyse aussi comment ce projet de
démolition ne concerne pas que la France, et s'inscrit
dans un cadre plus large, où la Commission
européenne joue un rôle central de coordination
et d'harmonisation. Les principes énoncés par le
projet de Constitution européenne ne font d'ailleurs
que codifier cette subordination des aspirations
sociales aux exigences d'une société de marché.
Reste à définir les alternatives : elles existent !
Mais elles s'articulent à deux impératifs préalables :
d'abord, récuser les arguments de la
raison économique libérale dont les bienfaits
apparaissent de plus en plus virtuels, et en tout
cas accaparés par une couche sociale de privilégiés
; ensuite penser la modernité régressive qui
est la nôtre, et battre en brèche les accusations
d'«archaïsme» et de «corporatisme». Un projet
alternatif, fondé sur la garantie de droits sociaux
élargis, peut alors s'affirmer comme une nouvelle
modernité.