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« Pierre Moignard serait-il de ces utopistes, sublimes et dérisoires, encore capables d'entraver la marche des colonnes de chars ?
Contre le flux à haut débit des images actuelles, il dresse les digues précaires de son imagerie grinçante. Aux apologues de la " glisse ", aux chantres de la vague et du courant, il préfère l'humble héroïsme du castor, celui des bâtisseurs de châteaux de sable. La phrase de Julien l'Apostat (empruntée à la pièce d'Ibsen Empereur et Galiléen) par laquelle s'ouvre son dernier film (Holyland Experience) : " L'ancien n'est plus, le nouveau n'est pas encore ", déverrouille le sens de chacune de ses oeuvres. La lame qui sépare l'hier du demain sculpte ses tableaux et ses films. Ses peintures des années 1980 plaquaient la technique de Seurat sur l'iconographie de Rubens ou du Caravage. Ce télescopage stylistique traduisait d'autres dialectiques, celles du mythe et de la sécularisation, de la croyance et du nihilisme, de l'art et de la consommation. Le temps n'aura fait qu'accentuer cette nature profonde de l'oeuvre de Pierre Moignard, et son esthétique du choc de la forme et du sens. »
Didier Ottinger
« Might Pierre Moignard be one of those extraordinary, derisory Utopians still capable of halting the advance of an army of tanks ?
As a barrage to the high-speed stream of pictures flooding us today, he raises the fragile breakwater of his wry images. To the riders of waves and currents, he prefers the humble heroism of the beaver and builders of castles in the sand. The words spoken by Julian the Apostate (taken from Ibsen's play Emperor and Galilean) that open his latest film (Holyland Experience) - " The old beauty is no longer beautiful, and the new truth is no longer true " -unlock the meaning of his works. The blade cleaving past and future carves out his paintings and his films. His paintings from the 1980s applied Seurat's technique to the pictorial references of Rubens and Caravaggio. This stylistic juxtaposition expressed other dialectics, those of myth and secularization, of belief and nihilism, of art and consumerism. Time has only amplified the deep nature of Pierre Moignard's work, and its aesthetic of colliding form and meaning. »