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croire, être croyant: des mots vénérables par lesquels des hommes très divers expriment leur ferveur. mais aussi, des mots ambigus, qu'une religiosité débridée risque de charger de n'importe quel contenu.
pour le chrétien, l'acte de foi dépend de l'objet de la foi. croire, c'est d'abord croire en et non croire que. c'est s'engager totalement à la suite de quelqu'un. est vrai non seulement ce qui est arrivé (et qui peut être insignifiant), non seulement ce qui n'est pas faux (et qui peut être inconsistant), mais le seul qui soit pleinement fiable comme terrain à bâtir: le rocher biblique.
dieu n'est pas une anecdote mais un événement. il n'est pas une chose mais une relation offerte. la foi n'est pas un eurêka mais une rencontre.
si la raison, sur la pointe des pieds, se fait un portrait-robot de la divinité, si la religion dresse ses échelles vers le ciel pour y dénicher l'objet de sa quête, la révélation accueille un amour qui a pris les devants pour venir à nous. alors la recherche à tâtons fait place à l'étreinte. croire, c'est plus qu'opiner: c'est communier.
ordonné prêtre en 1951, andré manaranche est entré dans la compagnie de jésus en 1961. titulaire d'un doctorat de sciences sociales et d'une licence de théologie, il a d'abord été professeur de morale sociale à l'institut catholique de paris et enseigne actuellement la dogmatique dans différentes communautés. il consacre son temps, depuis plusieurs années, à l'évangélisation des jeunes.
