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«Deux kilos de pommes vertes, une botte de poireaux, cinq
tomates bien fermes, un pied de basilic, trois kiwis, quelques
pommes de terre, des oranges, de l'ail, des oignons blancs, deux
barquettes de framboises et une de groseilles et puis un ananas, un
gros. Au moment de payer, tu as bien entendu, c'était cent cinquante
francs qu'il eût fallu marquer, oui, bien sûr, tu avais bien compris et
tu allais le faire, poser le sac ici, prendre ton chéquier, ouvrir le
carnet, prendre le stylo aussi, t'appuyer au comptoir, inscrire le 1,
le... le 5 ne vient pas, tu ne peux pas, ta main n'avance plus, elle ne
veut rien savoir. Tout se brouille, c'est le monde qui s'en va, se retire
et te laisse. C'est fini, tu es seule.»
Une femme rend visite à sa mère, qui souffre des séquelles d'un
accident cérébral, dans une maison de retraite à Marseille. Elle tente
de percer le mur qui enferme sa mère dans ses manies
obsessionnelles pour retrouver la femme rayonnante qu'elle fut.
Entre colère et résignation, tendresse et exaspération, mauvaise
conscience et souvenirs déchirants, entre rire et larmes, la narratrice
relate ces quelques heures passées avec cette drôle de mère.
Une écriture frémissante et sans concessions ; l'aveu pudique,
lucide, quelquefois cruel, d'un difficile et sombre amour.