Ulteriori informazioni
Pourquoi des sonnets ? Parce qu'on n'en lit guère plus. Pourquoi des alexandrins ? Parce qu'on n'en écrit guère plus et qu'on préfère à son inactuelle forme le vers libre, véloce, nerveux, plus moderne. Oui, nous sommes dans la modernité, celle où l'oeil s'égare sur l'écran de l'ordinateur et du iPhone, mais qui ne voit plus le ciel, celle où le regard se prend aux rets circéens du jeu vidéo, mais qui ne s'absorbe plus dans l'architecture de la fleur et de l'insecte aux admirables profondeurs, où l'émotion et le sentiment sont commandés par l'urgence. Mais tenons le pari que l'inactuel, telles les pensées antiques de Parménide, d'Euclide, de Pythagore, a la dureté de la pierre des pyramides et qu'il projettera encore bien longtemps son ombre sur les ruines de l'évanescent et de l'immédiat ; car ce qui est d'actualité n'est pas ce qui surgit le jour et disparaît la nuit, mais ce qui demeure dans la conscience des hommes depuis la nuit des temps tout comme la mer, indifférente aux siècles et aux crises, bat au rythme de son instinct sous l'oeil étoilé des nuits et le regard enflammé du jour. Que lui servirait d'accélérer les marées ? La plage en serait-elle plus intéressante ?
Au contraire, dans le mouvement régulier de ses formes, dans sa présence immuable comme un rêve gravé sur les frises du Parthénon, elle rappelle à l'homme pressé, celui qui, à peine sorti du lit se précipite dans les bras de Circée, qu'il a des profondeurs insoupçonnées. Celles de la vie.