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La question de la corporéité du Christ paraît incontournable pour
aborder la médiation de la communication de la liberté infinie de
Dieu à la liberté finie de l'homme. C'est pourquoi selon Hans
Urs von Balthasar, on ne prend jamais suffisamment au sérieux le
concret de l'incarnation du Verbe de Dieu, son «devenir homme»
ou sa «descente dans la chair». Si la corporéité est également au
coeur de la médiation de toute rencontre authentique entre les
hommes, l'approche anthropologique, aussi précieuse soit-elle, ne
peut avoir tout au plus qu'une valeur d'indice pour aborder la réalité
médiatrice de la chair christologique. Celle-ci en effet ne se dévoilera
en son essence qu'à partir du Christ, une fois précisé le devenir de la
chair sur la croix et compris la croix, selon la perspective de l'agir du
Dieu trinitaire directement dans la chair de l'homme assumée par le
Christ. Ainsi, c'est la corporéité concrète et médiatrice du Christ qui
doit permettre d'expliciter que l'événement de salut dans le Christ
est déjà événement pour l'homme avant toute réponse libre de sa
part. Une fois reconnue l'objectivité même du don de Dieu dans
le Christ et pour les hommes, la médiation de la chair permettra
alors de mettre en évidence le lien unissant le don unilatéral et
gracieux de Dieu dans sa liberté infinie et la réponse de l'homme
dans sa liberté finie.