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Ce livre réunit pour la première fois Un crime et Un mauvais rêve, deux romans qui mettent en scène des morts violentes. Rien d'anodin en cela, tant ces deux oeuvres de Georges Bernanos restent unies par une histoire et une destinée commune.
Un crime est un roman policier où l'enquête se mue en quête spirituelle. Un mauvais rêve, seul roman inachevé et posthume (1950) de l'auteur, est lui-même constitué à partir d'Uncrime. Le projet, à vocation commerciale, est alors de se lancer dans des romans policiers « à la Simenon » qui permettraient à l'écrivain de continuer son « oeuvre véritable ». Mais Bernanos ne saura se résoudre à une littérature de commande, au pastiche ou à l'exercice de style.
Un crime paraît chez Plon en juillet 1935. Aussitôt après sa sortie, Bernanos reprend les pages que son éditeur avait refusées ; il semble prêt à aller au bout de ce roman qui s'intitule maintenant Un mauvais rêve. Pourquoi ce livre fondé sur des pages que Bernanos jugeait assez importantes pour y travailler à trois reprises (en 1931, 1934 et 1935), et dont il pressentait qu'elles formeraient l'un de ses « grands livres », ne débouchèrent-elles jamais sur une publication de son vivant ? C'est le mystère, non dissipé, d'Un mauvais rêve.
Une découverte récente a permis de mettre à jour la troisième partie refusée d'Un crime. Des pages décisives pour l'établissement du texte d'Unmauvais rêve. C'est une des raisons pour lesquelles le roman qu'on lira dans la présente édition est différent de l'édition posthume de 1950. Il n'y a donc plus d'édition possible aujourd'hui d'Unmauvais rêve sans les pages d'Un crime refusées par Plon. Ainsi ne peut-on concevoir l'une sans l'autre ces oeuvres jumelles qui ne se ressemblent pas. Deux versions d'un même rêve.
