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La relation entre la métaphysique et le christianisme a fait l'objet, tout
au long du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui, de nombreux et puissants
conflits d'interprétations, les unes tendant à régionaliser le christianisme
dans les thèmes et les concepts de la métaphysique grecque, d'autres
plaçant le discours théologique en position de science récapitulative de la
quête métaphysique, d'autres encore estimant pouvoir déclarer l'hétérogénéité
des deux traditions philosophique et théologique. Étienne Gilson
avait certes montré tôt la part que le christianisme a effectivement
prise dès avant le Moyen Âge dans le destin de la métaphysique, et relevé
les modalités par lesquelles la métaphysique avait pu favoriser l'auto-intelligibilité
du christianisme.
Sans doute ne suffit-il plus aujourd'hui de discuter les thèses contrastées
d'une métaphysique «postchrétienne» ou d'un christianisme «post-métaphysique»
; il convient, en amont, de poser la question des conditions
par lesquelles la métaphysique, surmontant ses apories théoriques
et redéfinissant ses attendus, peut renouveler son interlocution avec le
christianisme et réciproquement. Les auteurs, dont les présentes contributions
ont fait l'objet d'une série de conférences spécialement organisées
à l'occasion du vingtième anniversaire de la Chaire Gilson, tentent
de reformuler les termes d'une question décisive tant pour la philosophie
que pour la compréhension du christianisme.