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«J'ai dû en franchir des barrières, des murs, des frontières, des pays,
des préjugés et les aspects plus ou moins avoués du machisme.»
Une enfance et une adolescence rebelles, jusqu'au jour où, ayant trouvé
son chemin de Damas, elle épouse le grand reportage et s'inscrit
dans la lignée de ses compatriotes : Isabelle Eberhardt, Ella Maillart
et Anne-Marie Schwarzenbach. Elle leur succède. Autre temps. Autre
parcours de vie. Un point commun : l'aventure. Vient s'y ajouter la franchise
qui est le luxe de sa génération : une femme qui peut tout dire, ou
presque, et même s'étendre sur ses amours-qui-ne-durent-pas-toujours.
Son irrésistible sens de l'humour, joint à une volonté inoxydable, lui
ont permis de survivre tant aux tragédies familiales, qu'à celles, parfois
insoutenables, du terrain du reportage. Son éditrice l'a définie ainsi :
«Ce n'est pas qu'une journaliste, c'est une créatrice.» Un fil rouge tisse
ces Mémoires empreintes à la fois de légèreté et de gravité : le pacifisme,
l'empathie et la compassion, particulièrement envers les femmes.
Vétérane des années 1960, Laurence Deonna a parcouru en solitaire
des pays devenus depuis de plus en plus périlleux. Elle a connu des situations
cocasses, comme de réussir à émouvoir le Conseil des ministres
du Yémen, en leur chantant «Les Feuilles mortes» de Prévert et Kosma.
Des situations hasardeuses, comme d'être la seule, en 1984, à pénétrer
la redoutable prison politique d'Evine, à Téhéran. Elle s'est trouvée face
à de cruels chefs d'Etat, comme Idi Amin Dada et Saddam Hussein,
ou d'autres encore de la même veine sanglante. «Les êtres lumineux
étaient souvent des sans-grades, eux restent dans mon coeur», dit-elle.