Ulteriori informazioni
L'infime créature humaine, perchée sur son grain de sable,
scrute l'infini des espaces célestes afin de comprendre le sens de
son aventure. L'Univers lui apparaît sous des formes différentes
à mesure que s'accroît la puissance des moyens d'observation
dont elle dispose. Et il semble évident qu'elle n'interprètera pas
l'économie de la même façon, selon qu'elle considère le monde
comme un «grand tout» organique dominé par des forces
mystérieuses, d'essence magique ou divine ; comme une horloge
animée par les lois d'un équilibre éternellement répétitif ; soumis
à la dégradation des énergies qui le mènent à la mort thermique ;
ou enfin tiraillé entre cette dégradation et les forces constructrices
de la complexification et de l'immatériel.
Replacées sous l'éclairage des grandes synthèses scientifiques,
il n'est pas une théorie économique - les Physiocrates, les grands
Classiques, Marx, Walras, Keynes, Schumpeter, Hayek... - qui
ne gagne en signification et en profondeur. Les mutations qui
caractérisent l'évolution des sociétés humaines et le regard que
les hommes portent sur l'Univers s'expriment sur le plan économique
par des systèmes explicatifs, des modes d'organisation
et des programmes d'action différents. Aujourd'hui, l'émergence
de l'ordinateur appelle une économie autre que celle des sociétés
mécaniques.
Ce livre se présente comme un plaidoyer en faveur d'une
économie transdisciplinaire : si l'économie est un des lieux d'où
nous interrogeons le monde, les réponses aux questions qu'elle
pose exigent le plus souvent un passage par d'autres disciplines.
C'est en prenant du recul que l'on perçoit le contour des choses
et leur véritable portée.